Cette
obsession incontrôlable pour la nourriture
n'est pas le fait d'une gourmandise exacerbée,
ou bien d'une réelle faim permanente.
La boulimie est bien plus que cela.
Le besoin quasi permanent de nourriture est déclenché
par une sensation de vide intérieur. Vide
sentimental le plus souvent mais aussi, et c'est
là un point trop souvent omis par les thérapeutes,
vide par rapport à soi-même.
La personne boulimique
ne perçoit aucun autre moyen que celui
de l'ingestion immodérée d'aliments
pour tenter de combler ce " trou "
qu´elle ressent au plus profond d'elle-même.
Là où d'autres se jetteront désespérément
sur l'alcool, les cigarettes ou la drogue, la
personne souffrant de boulimie se tourne volontairement
vers la nourriture. Car, contrairement aux autres
" drogués ", le boulimique
ne veut pas, inconsciemment, se détruire.
Bien au contraire. Combler ce manque, ce vide
déchirant, est la priorité absolue
du subconscient, de l'être intérieur
qui souffre et qui cherche, par tous les moyens,
à s'en sortir.
L'aide à apporter
à une personne boulimique est délicate
et demande beaucoup de patience, voire d'affection
pour la personne concernée.
La souffrance intérieure ne se traite pas
à coups de cachets et de thérapies
standardisées. Il faut prendre en compte
le vécu, le ressenti profond et aussi les
attentes et les projections sur l'avenir que ressasse
sans arrêt dans sa tête le boulimique.
Redonnez confiance, faire
en sorte que la personne se sente importante,
sans toutefois exagérer dans le sens inverse
de l'indifférence. La sensibilité
intérieure aurait tôt fait de prendre
et de classer cela comme de la pitié, ce
qui irait alors, à l'opposé du but
recherché. Il faut aider la personne souffrant
de boulimie à se re-construire de l'intérieur,
ce n'est que par ce biais que cette fâcheuse
tendance à l'excès de nourriture
pourra être combattue.
Les séances de thérapies
brèves ou profondes, si elles sont faites
en groupe, n'ont que peu de chances de réussir.
Il faut absolument que l'attention soit toute
entière portée sur la personne seule.
C'est pour cela que, faute de pouvoir être
suivies individuellement, nombres de personnes
boulimiques ne peuvent se débarrasser de
cette aliénation à la nourriture.
Cette aide peut être
apportée par des proches, amis, ou membres
de la famille, pourvu qu'une certaine " relation "
affective entre en jeu. Les résultats positifs
n'en seront que meilleurs et plus rapides. Comme
dans bien d'autres domaines de la vie intérieure
humaine, la relation affective avec les autres
est primordiale. Le manque de reconnaissance pour
sa propre personne est souvent le déclencheur
principal de toutes les manifestations des comportements,
à base psychologiques, inadéquats
pour la santé. La boulimie en est un exemple
type.